Nickel Vs Lithium

Première vidéo d’une série de six clips d’information / reportages pour l’association Les Amis de la Terre.
Chacune d’entre elles portera sur l’un des aspects de l’opération Foyers Témoins, visant à promouvoir la réduction des déchets et la lutte contre la surconsommation.

Le Big Bang


Installation
En collaboration avec Théo Medina
Horloge, engrenages, moteur, Pile 9V
Présentée lors de l’exposition « Suspension »
ENSBA, Paris
Novembre 2013

Vortex de déchets du Pacifique

Le grand vortex de déchets du Pacifique est une région de l’hémisphère nord où différents courants océaniques se rejoignent, concentrant les déchets venus des côtes en une gigantesque décharge maritime. En 2005, on estimait sa taille comparable à celle du continent africain, ce qui lui a donné son surnom de Continent de Déchets.
A sa surface, on peut parfois observer, entre autres, des sacs et des bouteilles en plastique, des filets de pèche en nylon, des emballages en polystyrène. Mais ce qui le compose majoritairement, ce sont de minuscules morceaux de plastique, qui se détériorent lentement sous l’action des rayons solaires, en des particules de plus en plus petites. Le grand vortex de déchets est donc pratiquement invisible pour les avions ou les satellites.

pacific trash vortex

Illustration : Jacob Magraw-Mickelson

On estime que 90% de ces déchets sont des polymères de synthèse, c’est à dire des polymères naturels auxquels l’industrie chimique a rajouté sa touche : acrylique, nylon, polyester, polyéthylène, polypropylène, polystyrène… L’immense majorité d’entre-eux ont été fabriqués durant la seconde moitié du XXe siècle, et mise à part une petite quantité ayant été incinérée, chaque morceau de plastique produit depuis cette époque existe encore, et se trouve quelque part dans l’environnement. A la manière des sédiments de roche suivant les cours d’eau pour rejoindre la mer, les déchets plastiques sont eux aussi inexorablement entrainés vers les océans. En dehors du vortex du Pacifique nord, le plus représentatif, toutes les grandes zones de courants giratoires océaniques concentrent des quantités chaque jour plus importantes de plastique.

Certains déchets d’une autre nature sont acheminés au coeur des océans par leur enveloppe de plastique : appareils électroniques, câbles électriques, métaux, piles et batteries. Progressivement ces déchets s’oxydent, se détériorent, coulent ou remontent à la surface selon leur composition. En relâchant dans l’eau leurs composants chimiques, les déchets plastiques et électroniques reconstituent une sorte de soupe primordiale inédite et hautement toxique.

Or c’est au coeur des océans, il y a 4 milliards d’années, que des composants chimiques s’organisèrent par hasard en systèmes biologiques, les cyanobactéries, premières formes de vies sur terre. Déjouant tous les pronostics, de nouvelles espèces pourraient un jour éclore au sein d’un vortex de déchets, par l’auto-organisation de composants électroniques en systèmes biologiques. Le projet «Wonders of the Deep» imagine les formes que pourraient prendre la rencontre fortuite de ces éléments, leur organisation en organismes autonomes, l’émergence de la vie au milieu du chaos.

Sources:
The world without us, Alan Weisman
Voyage dans l’Anthropocène, Claude Lorius, Laurent Carpentier
« Good »: infographie de Jacob Magraw-Mickelson
io9 : Précisions à propos du Grand Vortex de déchets du Pacifique